LA POLITIQUE
PORTUAIRE FRANCAISE
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Conclusion
Bien que le secteur du transport
maritime ait connu des 'volutions majeures au cours des derni'res d'cennies et que la
r'gression de ses ports prive la France d'une source de richesses et handicape le
d'veloppement de r'gions et de villes, l'Etat n'a pas su ou voulu mettre en uvre
une politique d'termin'e et coh'rente ' l''gard des ports maritimes.
La r'duction de ses moyens
financiers aurait d' pourtant l'inciter ' choisir les ports dont il aurait consid'r'
la croissance comme prioritaire et, en cons'quence, ' retenir les crit'res en
application desquels il aurait apport' ses concours. Comme il n'en a rien 't', la
dispersion de ses efforts a affaibli sa capacit' d'arbitrer entre les multiples
int'r'ts des diff'rents ports. Elle l'a aussi conduit ' ne pas coordonner suffisamment
ses actions entre les modes de transport pour assurer le succ's des op'rations
entreprises.
Lorsque l'Etat a engag' des
r'formes importantes et utiles, par exemple pour la manutention portuaire et le r'gime
du domaine, il n'a pas poursuivi son effort jusqu'' son terme et les progr's accomplis
demeurent incomplets. Linach'vement de la r'forme de la manutention
sexplique aussi par le fait que les comportements des partenaires sociaux ont peu
'volu'.
Les modes de gestion et
d'organisation des ports n'ont pas non plus 't' r'examin's. Devenue artificielle, la
distinction entre les diff'rentes cat'gories de ports est rest'e inchang'e. Bien que
le fonctionnement des conseils d'administration des ports autonomes ait montr' ses
imperfections, il n'a pas 't' revu. Au moment, enfin, o' les fonctions exerc'es
jusqu'alors de mani're s'par'e par les 'tablissements et les professions portuaires
'voluent pour s'int'grer, l'Etat, pas plus que les ports autonomes eux-m'mes n'ont mis
au point jusqu'' pr'sent les dispositions juridiques adapt'es ' cette transformation
essentielle.
LEtat ne dispose toujours
pas des informations n'cessaires pour exercer ses missions. Ainsi, les donn'es
retrac'es dans les comptes financiers ne sont pas comparables dun port autonome '
lautre, les statistiques relatives au trafic portuaire sont trait'es sur des
dur'es et selon des m'thodes diff'rentes, le montant et l'origine du financement des
investissements ne sont pas suivis sur des p'riodes suffisantes.
Pour lever ces incertitudes et
surmonter ces d'faillances, qui peuvent compromettre la r'alisation de projets ambitieux
tels que " Port 2000 " au Havre, lEtat doit clarifier ses choix
et mettre en uvre les d'cisions qui en d'coulent.
D'sormais la situation o' les
usagers 'taient contraints d'utiliser les ports fran'ais et leurs infrastructures
essentielles est r'volue. Le jeu de la concurrence a boulevers' les quasi-monopoles
organis's dans un cadre national prot'g'. D's lors, l'Etat doit d'abord d'finir les
missions de service public quil entend remplir seul et les distinguer de celles qui
rel'vent des collectivit's territoriales, d'une part, et des entreprises priv'es,
d'autre part. Cette r'partition des r'les doit conduire ' d'terminer ' qui incombe la
charge des diff'rentes fonctions relatives ' l'investissement, au fonctionnement, '
l'entretien, et ' l'exploitation des places portuaires et des sites dans lesquels elles
se trouvent.
Cet 'claircissement doit
permettre ' l'Etat d'arr'ter une strat'gie et de mieux mesurer et utiliser les moyens
financiers qui lui sont n'cessaires pour la mettre en uvre. Cette strat'gie ne
saurait 'tre s'par'e de celle qu'il doit 'laborer en mati're de transports routier,
ferroviaire et fluvial. Elle doit aussi prendre appui sur un syst'me de recueil et de
suivi des informations.
Enfin, lEtat doit choisir
les formes juridiques que doivent rev'tir les 'tablissements portuaires et les modes
d'organisation les mieux adapt's aux objectifs retenus et ' l'ex'cution des actions qui
en d'coulent.
En mati're portuaire, la France
na jamais r'ussi ' bien utiliser les atouts naturels que lui a donn's sa
situation g'ographique. Au cours des derni'res ann'es et en d'pit dun regain
r'cent de trafic, ses ports ont m'me perdu le rang relatif quils occupaient
jusqualors.
Certes, les pouvoirs publics ont
pris tr's r'cemment, depuis la fin des contr'les de la Cour, quelques mesures utiles.
Elles ne sauraient dispenser des r'formes de fond qui simposent toujours, et depuis
longtemps, pour redresser la situation des ports fran'ais.
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